François Hollande s'est exprimé sur la perte du triple A, samedi 14 janvier 2012 à 8h30 à son siège de campagne.
Texte intégral de la déclaration de François Hollande
"La France vient de perdre son triple A.
Je n'ai jamais fait des agences de notations la référence ultime pour
juger les politiques conduites par les États et encore moins par le
notre.
Je déplore que l'Europe ne se soit pas
dotée d'une agence publique indépendante pour évaluer la capacité des
pays de la zone euro à rembourser leurs emprunts.
La dégradation de notre note financière est grave à un double titre :
Elle traduit un décrochage : celui de la France par rapport à l'Allemagne puisque nous ne ne figurons plus dans la même catégorie de pays. L’Allemagne a gardé son triple A, nous l’avons perdu.
Et en plus, nous avons décroché d'un cran avec une perspective négative.
La dégradation a aussi le risque de renchérir le cout de notre emprunt pour l’année qui vient : 180 milliards d’euros doivent être recherchés sur les marchés.
Tout écart de taux d'intérêt aura donc pour conséquence d'alourdir la charge des intérêts d'emprunts et de forcément de déséquilibrer d'avantage le déficit budgétaire.
Ce sont les Français qui risquent de payer la conséquence de cette dégradation.
Nicolas Sarkozy avait fait de la conservation du triple A, un objectif de sa politique, avait-il dit, une obligation pour son gouvernement. C’est ainsi qu’avait été justifié pas moins de deux plans de rigueur en 4 mois. Cette bataille, et je le regrette, a été perdue.
C'est la crédibilité de la stratégie conduite depuis 2007 qui est ainsi mise en cause : elle a manqué de cohérence, de constance et de clairvoyance, et surtout de résultats !
Nos déficits ont été considérablement augmentés, la dette atteint un record historique -600 milliards de dette supplémentaire depuis 2007- et notre compétitivité a été également affaiblie avec un déficit commercial de 75 milliards d'euros.
Ce sont donc ces justifications là qui ont conduit une agence à nous dégrader.
C'est une politique qui a été dégradée, ce n'est pas la France.
Notre pays dispose d'atouts considérables : une démographie dynamique, une productivité élevée, un savoir faire reconnu, et une qualité de services publics et une épargne abondante.
La dégradation de notre note financière est grave à un double titre :
Elle traduit un décrochage : celui de la France par rapport à l'Allemagne puisque nous ne ne figurons plus dans la même catégorie de pays. L’Allemagne a gardé son triple A, nous l’avons perdu.
Et en plus, nous avons décroché d'un cran avec une perspective négative.
La dégradation a aussi le risque de renchérir le cout de notre emprunt pour l’année qui vient : 180 milliards d’euros doivent être recherchés sur les marchés.
Tout écart de taux d'intérêt aura donc pour conséquence d'alourdir la charge des intérêts d'emprunts et de forcément de déséquilibrer d'avantage le déficit budgétaire.
Ce sont les Français qui risquent de payer la conséquence de cette dégradation.
Nicolas Sarkozy avait fait de la conservation du triple A, un objectif de sa politique, avait-il dit, une obligation pour son gouvernement. C’est ainsi qu’avait été justifié pas moins de deux plans de rigueur en 4 mois. Cette bataille, et je le regrette, a été perdue.
C'est la crédibilité de la stratégie conduite depuis 2007 qui est ainsi mise en cause : elle a manqué de cohérence, de constance et de clairvoyance, et surtout de résultats !
Nos déficits ont été considérablement augmentés, la dette atteint un record historique -600 milliards de dette supplémentaire depuis 2007- et notre compétitivité a été également affaiblie avec un déficit commercial de 75 milliards d'euros.
Ce sont donc ces justifications là qui ont conduit une agence à nous dégrader.
C'est une politique qui a été dégradée, ce n'est pas la France.
Notre pays dispose d'atouts considérables : une démographie dynamique, une productivité élevée, un savoir faire reconnu, et une qualité de services publics et une épargne abondante.
Notre pays, la France, peut réussir son redressement, mais à plusieurs conditions :
-la première, c’est d’avoir une stratégie rétablissement de nos comptes publics, avec une programmation réaliste, un retour à l’équilibre vers 2017 et le soucis à chaque étape de concilier effort et croissance.
-la seconde condition, c’est le soutien de l'activité et de l'emploi. Il n'y aura pas de maitrise de la dette s'il n'y a pas une capacité pour la France à produire plus et produire mieux. C’est pourquoi j’ai fait cette proposition d’un pacte productif pour notre pays.
-la troisième condition, c’est la
justice, sans laquelle il n'y aura pas d'effort partagé. La réforme
fiscale est un préalable. Il ne peut pas être question, chacun peut le
comprendre, de demander des sacrifices aux Français si les privilégiés,
eux-mêmes, y échappent.
C'est tout l'enjeu du scrutin de 2012 : mettre la France sur le chemin du redressement, dans la justice et par la croissance.
L'autre enjeu qui est également souligné par les décisions de cette nuit : c’est la sortie de la crise de la zone euro.
Car rien n’est réglé. Après 16 sommets de la dernière chance, et avec autant de communiqués de victoire, nous constatons que la Grèce est au bord de la rupture ; que l’Espagne, l’Italie, le Portugal ont été dégradés à un tel point que la question de leur accès au financement est posée, avec des conséquences très graves en terme de coût de cet endettement.
L'accord européen du mois de décembre est d'ores et déjà regardé comme insuffisant, et il l’est ! D'où la nécessité d’y ajouter ce que j’ai moi-même avancé il y a plusieurs semaines : c’est à dire une dimension de croissance et de changer les modes d'interventions de la Banque centrale européenne, au bénéfice des Etats et non plus seulement des banques.
Dans ce moment difficile pour la France et pour l’Europe, chacun doit faire preuve de responsabilité. Rien n'est pire que la fuite en avant et l’improvisation. Je demande au gouvernement d’être conscient que ce n’est pas l’annonce encore de mesures fiscales qui viendra rassurer les Français et même les marchés.
Pour ma part, je dis aux Français que nous avons les moyens de réussir notre redressement dans la justice et avec une volonté commune de préparer l'avenir.
Ma volonté, dans cette campagne qui s’ouvre, et ensuite si les Français m‘accordent leur soutien, c’est de redonner la confiance indispensable à la France et de considérer que ce qui doit être changé ce n’est pas le rapport aux agences de notation ou aux marchés, mais le rapport que les Français entretiennent avec leur dirigeants, avec lesquels ils doivent être en mobilisation pour que notre pays soit le seul enjeu des élections qui viennent."
C'est tout l'enjeu du scrutin de 2012 : mettre la France sur le chemin du redressement, dans la justice et par la croissance.
L'autre enjeu qui est également souligné par les décisions de cette nuit : c’est la sortie de la crise de la zone euro.
Car rien n’est réglé. Après 16 sommets de la dernière chance, et avec autant de communiqués de victoire, nous constatons que la Grèce est au bord de la rupture ; que l’Espagne, l’Italie, le Portugal ont été dégradés à un tel point que la question de leur accès au financement est posée, avec des conséquences très graves en terme de coût de cet endettement.
L'accord européen du mois de décembre est d'ores et déjà regardé comme insuffisant, et il l’est ! D'où la nécessité d’y ajouter ce que j’ai moi-même avancé il y a plusieurs semaines : c’est à dire une dimension de croissance et de changer les modes d'interventions de la Banque centrale européenne, au bénéfice des Etats et non plus seulement des banques.
Dans ce moment difficile pour la France et pour l’Europe, chacun doit faire preuve de responsabilité. Rien n'est pire que la fuite en avant et l’improvisation. Je demande au gouvernement d’être conscient que ce n’est pas l’annonce encore de mesures fiscales qui viendra rassurer les Français et même les marchés.
Pour ma part, je dis aux Français que nous avons les moyens de réussir notre redressement dans la justice et avec une volonté commune de préparer l'avenir.
Ma volonté, dans cette campagne qui s’ouvre, et ensuite si les Français m‘accordent leur soutien, c’est de redonner la confiance indispensable à la France et de considérer que ce qui doit être changé ce n’est pas le rapport aux agences de notation ou aux marchés, mais le rapport que les Français entretiennent avec leur dirigeants, avec lesquels ils doivent être en mobilisation pour que notre pays soit le seul enjeu des élections qui viennent."
LES CHIFFRES CLEFS (Janvier 2012)
Pourcentage de la dette :
5,5 % du PIB en France
1% en Allemagne5,5 % du PIB en France
1% en Allemagne
- 5,5% du PIB en France
- 1% du PIB en Allemagne
Écart de compétitivité :
- 75 milliards de déficit en France
- 160 milliard de déficit en Allemagne
Taux d'intérêt des emprunts d'états :
- 3,1 % en France
- 1,75 % en Allemagne
Ce discourt repose sur sur deux piliers:
RépondreSupprimerle premier est le triple A, qui pourtant selon Monsieur Hollande ne voudrait rien dire, il ne se prive pourtant de lui donner de l'importance, lorsque celui-ci peut dégrader l'Image d'un gouvernement, d'un concurrent devrais-je dire.
Le second, est une comparaison quasi systématique avec l'Allemagne, ma fois le gouvernement Allemand est plus proche de l'UMP que du PS n'est ce pas, et il serait dégradant pour le Parti Socialiste de prendre pour exemple un pays (plutôt à gauche...) comme la Grèce, comme l'ex gouvernement socialiste Portugais.
Bien à vous !