« Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. » Montesquieu in L’Esprit des Lois.
Alors que la France traverse une crise économique et sociale sans précédent depuis 1929, un pouvoir omniscient s’acharne à écorner les principes qui fondent le cœur de notre pacte républicain.
Depuis plusieurs mois et dans un même mouvement, les injustices, les reniements de droits sociaux et les atteintes répétées aux libertés publiques se succèdent : le vote du paquet fiscal et la loi sur la récidive instaurant les peines planchers, les franchises médicales et la loi sur la rétention de sûreté, la réécriture du code du travail et la reprise en main de l’audiovisuel public… Le mouvement de recul des droits est global.
Président de l’UMP, président de la République, Premier ministre dans les faits, conseiller général des Hauts-de-Seine par procuration… Tout cela n’était pas suffisant aux yeux de Nicolas Sarkozy. À ce pouvoir exubérant, il a voulu ajouter le contrôle des médias publics, de la justice… Et ce qu’il ne peut contrôler, il a décidé de l’affaiblir : le mouvement associatif ou l’opposition au Parlement n’en sont que des exemples. Cet activisme dans la concentration du pouvoir est aujourd’hui le principal moteur de l’action du président de la République. Face à ce mouvement historique de régression des libertés, la gauche doit d’abord assumer son rôle : celui de révéler la réalité de l’action du pouvoir en place.
Mobilisé avec les forces sociales, engagé avec les parlementaires, présent sur le terrain avec ses réseaux militants, le Parti socialiste est au cœur de la mobilisation citoyenne pour défendre les valeurs de la République.
Au-delà de la nécessaire critique, le Parti socialiste se doit d’être un parti de projet d’avenir. Nous avons déjà proposé une alternative au plan de relance gouvernemental, conjuguant des solutions de nature à améliorer immédiatement le pouvoir d’achat des Français et des mesures susceptibles de soutenir les acteurs économiques en relançant l’investissement. Nous esquissons, notamment au travers de nos propositions sur la réforme des collectivités, un projet alternatif à la société de méfiance que la droite construit. Il devra être complété pour être présenté aux Français en 2012, lors des prochaines élections générales. Face à la régression conduite aujourd’hui par la droite, les socialistes et la gauche sauront, je le sais, répondre présents.
Si pour le Parti socialiste, la question sociale est centrale dans un pays rongé par les injustices et la précarité, refuser l’entreprise de déconstruction des libertés publiques actuellement à l’œuvre est un devoir.
Martine Aubry
Première secrétaire du Parti socialiste
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